Il existe plusieurs légendes concernant la ‘’création’’ des madeleines. Elles furent vulgarisées vers 1730, à Versailles, d’abord, et à Paris ensuite, par Stanislas LECZINSKI, beau-père de Louis XV, qui en faisait son dessert favori. Ah ! la madeleine, si pleine de saveur et attirante, avec sa forme de coquille délicate et de son nombril 1.

L’une des légen-des est centrée sur une femme nommée Madeleine, qui aurait été au service de Stanislas LECZINSKI en son château de Commercy. Le roi Stanislas, devait avoir un goût prononcé pour les douceurs puisque son nom revient souvent à propos de gourmandises sucrées. Il trouvait le kougelhopf trop sec, il inventa donc le baba 2. La production à grande échelle de madeleines a eu lieu pour la première fois à Commercy dans les années 1760. Ces madeleines étaient exportées à Paris avec d’autres gourmandises. Au début des années 1840, 20’000 gâteaux sont produits quotidiennement à Commercy. La création du chemin de fer a encore accru l’accessibilité aux marchés parisiens, à la fin du 19e siècle, les madeleines étaient devenues un aliment de base de la bourgeoisie française.

Une autre légende est liée au pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle en Galice, car en Espagne les madeleines sont aussi fort connues et appréciées. On raconte qu’une fille nommée Madeleine aurait reçu ces petits biscuits lors de son pèlerinage, et qu’elle aurait ramené la recette en France à Illiers — le Combray de Marcel Proust — car là-bas on fabrique des madeleines depuis le Moyen-Age. La forme de coquillage de ces gâteaux s’expliquerait ainsi mieux du fait qu’Illiers était et est encore une étape des pèlerins allant vers St Jacques de Compostelle. 

La commercialisation du moule et le commerce mondial des madeleines, fait qu’on en trouve de la cantine scolaire à Starbucks.

Alors qui tranchera ? Peut-être la recette elle-même, car sa sobriété pourrait justifier à elle seule de sa création spontanée à diverses époques et en des lieux géographiques différents. Le nom viendrait-il encore de cette pâtissière des jardins du Palais Royal qui, dès le matin au temps du Consulat, s’y promenait en faisant sa réclame : ‘’C’est la belle Madeleine ! c’est la belle Madeleine, qui vend des gâteaux tout chauds ! Régalez-vous, c’est la joie du peuple !’’ 

  1. Dans la Meuse cela s’appelle la « boudotte » et les meusiens mangent toujours la madeleine en commençant par là.
  2. A ne pas confondre avec le savarin.

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